PSYCHOTHÉRAPIE
Pour les mineurs et jeunes adultes vulnérables souffrant de dysphorie de genre, les preuves scientifiques, détaillées notamment dans le rapport Cass, prônent une prise en charge psychothérapeutique holistique. En Belgique, certaines cliniques proposent encore des traitements « transaffirmatifs » pour ces patients. Cela signifie qu’elles traitent leur dysphorie de genre par une prise de bloqueurs de puberté, d’hormones sexuelles et des interventions chirurgicales. Le but est de transformer le corps de manière irréversibles pour qu’il ressemble à un corps du sexe opposé, et ce, si possible, dès le début de la puberté. Elles suivent ainsi les lignes directrices de la WPATH (World Professional Association for Transgender Health). Cependant, celles-ci font l’objet de vives critiques par de nombreux scientifiques et médecins au niveau international1.
Les jeunes et/ou leurs parents qui cherchent une approche psychothérapeutique holistique ont souvent beaucoup de difficultés à trouver un psychiatre ou un psychothérapeute pour les aider. En effet, depuis la loi contre les thérapies de conversion votée en 2023, beaucoup de professionnels de la santé mentale craignent d’être accusés de pratiquer des thérapies de conversion.
Cette approche est conforme à la prise de position de l’ESCAP (Société européenne de psychiatrie de l’enfance et de l’adolescence) de 2024 : Déclaration de l’ESCAP sur la prise en charge des enfants et des adolescents souffrant de dysphorie de genre : un besoin urgent de préserver les normes cliniques, scientifiques et éthiques.
Le Dr Sofie Crommen, présidente de la VVK (Association flamande pour la psychiatrie infantile et adolescente), a co-rédigé cette déclaration de l’ESCAP.
Nous recommandons à toutes les personnes concernées, parents, éducateurs, qui recherchent cette approche holistique, de contacter notre association afin de trouver un psychiatre et/ou un psychologue disposé et capable de la proposer.
1 Une évaluation cinglante de la mauvaise qualité et du manque d’indépendance des lignes directrices de la WPATH, de l’American Academy of Pediatrics (AAP) et de l’Endocrine Society (ES).
Dans le cadre de la revue Cass, une équipe indépendante de méthodologistes de recherche a évalué la qualité de toutes les directives et recommandations de traitement actuelles dans une revue systématique, en utilisant la méthodologie AGREE II internationalement reconnue pour évaluer la qualité des directives. Les recommandations de traitement de l’AAP 2018 ont été classées parmi les dernières des 23 lignes directrices examinées. Les recommandations de traitement de la WPATH et de l’ES n’ont pas fait beaucoup mieux. L’étude a mis en évidence un manque d’indépendance flagrant dans la rédaction des lignes directrices, ainsi que des références circulaires : une ligne directrice non fondée sur des données probantes a été utilisée pour justifier la recommandation d’une autre ligne directrice non fondée sur des données probantes. Le chevauchement marqué des auteurs entre les lignes directrices (en particulier entre la WPATH et l’ES) a été considéré comme une source de préoccupation importante, tout comme le refus de la WPATH de reconnaître les résultats de son propre examen systématique dans sa section sur les adolescents.
Source: SEGM, The Final Cass Review and the NHS England Response – Key take-aways from the single most notable event in the history of youth gender medicine of the last decade, April 11, 2024